Le portail méridional constitue une hymne au Christ et à son Église, dans un témoignage d’espérance en l’universalité de la Rédemption. C’est encore le Sauveur de la fin du monde qui règne à la porte centrale, mais dans une vision différente de celle du portail occidental : il s’agit d’y affirmer la victoire sur le mal, ainsi qu’en témoigne l’image du Christ du trumeau, foulant aux pieds le lion et le dragon. L’ensemble est consacré au Jugement dernier : au centre le motif de l’Intercession, à gauche les martyrs, à droite les confesseurs, tous assemblés autour du Christ-Juge en vertu de la force de leur prière et de leur sainteté. Le Jugement lui-même est présenté sous le signe de la sérénité, très éloigné de l’imaginaire fantastique de l’époque romane, et surtout des images simplistes d’un monde médiéval qui serait obsédé par l’exposé des punitions de l’Enfer. La Vierge et saint Jean prient le Rédempteur avec un regard de vénération, tandis que les anges portent en triomphe les instruments du supplice du Christ : c’est parce qu’il a souffert que le Christ peut juger. L’archange Michel sépare Élus et Damnés. Rois, évêques, moines et bourgeois se détournent du Créateur, tandis que les Élus paisibles chantent la gloire de Dieu. À la baie de gauche le martyre de saint Étienne est entouré des autres principaux témoins du Christ, les saints Clément, Laurent, Vincent, Denis, Théodore, Georges, Jean-Baptiste, Thomas Becket… À l’opposé, c’est l’œuvre de charité de saint Martin partageant son manteau avec un mendiant et saint Nicolas sauvant des malheureux. Ainsi l’acte d’amour par le partage et le don de soi jusqu’à la mort par le martyre convergent pour donner son sens à la réintégration ultime des hommes au sein de Dieu.