XIVe
En 1353, Notre-Dame de Chartres possède déjà un orgue : Jehan de Châteaudun figure comme organiste de la Cathédrale. Il touche l’instrument installé sur la tribune à double voûte, ogivale en bois lambrissé accroché à la deuxième travée au mur méridional encore visible aujourd’hui.
XVe
En 1475, le clergé souhaite voir édifié un orgue au moins aussi beau que celui de la Cathédrale de Poitiers. Gombault Rogerie, novice des frères prêcheurs, installe un instrument faisant parler jusqu’à cinquante tuyaux par note dans le dessus, et possédant deux hautes plates tourelles latérales hors du buffet central.
XVIe
Robert Filleul, organiste, refait profondément l’instrument à partir du vieux fût dès 1542. Il ornera l’ouvrage de nombreux rinceaux travaillés en taille douce, de têtes en ronde-bosse, de masques, de feuillages, de deux culs de lampes aux grandes tourelles, et couronnera l’ensemble de lanternes rappelant Chambord. L’ensemble de la boiserie est confié à Foubert, menuisier qui s’adjoint le huchier Beley, tous deux chartrains. L’orgue est à registre séparé.
XVIIe XVIIIe
Si la partie sonore évolue avec le temps, le buffet reste identique quant à son volume, excepté l’avancée du positif au milieu du XIXème. Il est l’objet de soins constants prodigués par les facteurs du temps : Roch d’Argilières, Robert Gouet aussitôt suivi de Jehan de Heman et Pierre des Enclos, Lesclop, Renault dont les travaux sont expertisés par Thierry en 1742, Adrien Lépine pour clore le XVIIIème.
XIXe
Début XIXème, le transfert de l’orgue en fond de nef est l’objet de nombreux débats. L’incendie de 1836 le rend muet pour 10 ans. Il passe en 1846 de quatre claviers manuels à trois et il est peint de couleur sombre. 1846, 1850, 1868 et 1881 sont les campagnes de travaux de ce siècle.
XXe
Repris en 1911, puis entretenu régulièrement, l’orgue est à bout de souffle dans les années soixante. En 1964, Pierre Firmin-Didot fonde une Association et lance une campagne nationale qui mène, en 1971, à d’importantes manifestations d’inauguration du grand-orgue entièrement reconstruit dans une esthétique néoclassique par la maison Danion-Gonzalez. De trois claviers et 36 jeux, l’orgue passe à quatre claviers et 67 jeux, sa transmission est électropneumatique.
Depuis lors, outre sa naturelle vocation cultuelle, le grand-orgue est au centre d’une animation culturelle confiée en partie à l’Association des Grandes Orgues de Chartres, dont les fleurons sont le festival d’été et, tous les deux ans, le concours international d’orgue « Grand Prix de Chartres » de renommée mondiale.